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De nouvelles solutions pour rendre accessible les sports de nature

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La fédération française handisport (FFH)

mène depuis dix ans une politique pour développer l’accessibilité des sports de nature aux personnes en situation de handicap via son action High five et le soutien d’initiatives locales.

“Sable mou favorisant l’instabilité des appuis”, “largeur de 1 m permettant le passage avec un accompagnant”, “ici présence d’une racine à droite”… En janvier, Emmanuel Buchoud, référent sports de nature de la fédération Handisport, a audité 17 parcours de trail et marche nordique à Saint-Jean-de-Monts, en Vendée, avec Laurent Foissac, chargé d’On Piste, réseau de destinations “outdoor” labellisées par Rossignol.

Infos de parcours

Résultat : parmi plus de 60 territoires français recensés sur l’application On Piste, les itinéraires vendéens (comme plusieurs autres) donnent désormais aux sportifs handicapés des informations pour adapter leur matériel ou leur accompagnement, puis pour se guider sur le terrain.

“En 2019, nous avions aménagé ces itinéraires pour faire face au développement du trail et de la marche nordique, explique Adeline Calloch, de l’office du tourisme de la communauté de commune Océan Marais-de-Monts. Le sport, moteur de développement de notre territoire, doit respecter nos 80% d’espaces sensibles. Mais il doit aussi inclure tous les sportifs”.

Et, sur ces chemins où s’entraîne notamment la triathlète paralympique Gwladys Lemoussu, membre du club Saint-Jean-de-Monts Vendée triathlon-athlétisme (extrêmement moteur dans l’initiative de labellisation), également “bootcamp” du marathon français jusqu’à Paris 2024, l’inclusion s’entend au sens large : du sport santé au haut niveau.

S'adapter à la nature

“Ces parcours témoignent de l’évolution de l’accessibilité des sports de nature, commente Emmanuel Buchoud. Il y avait eu des prémices avec le ski dans les années 50 ou la joëlette (fauteuil tout terrain de randonnée, avec des accompagnateurs, ndlr) dans les années 90… Mais aussi des tentatives de créer des parcours en bitume, pour des personnes en fauteuil essentiellement, et limités à quelques centaines de mètres. Aujourd’hui, on cherche plutôt à aider les pratiquants handicapés à s’adapter à l’environnement que l’inverse… Comme lorsqu’on met des crampons pour aller sur le glacier… Il faut donner la bonne information, au besoin mettre à disposition des outils”.

Tel est le choix de Handinature, l’expérience initiée il y a quatre ans par Lamalou-les-Bains (34), ville thermale et terre de jeux 2024. Aujourd’hui portée par la maison de santé et ses kinésithérapeutes, dont Carlos Ribero, son président, l’association gère depuis septembre dernier une station de location de matériel adapté : joëlette, tandem côte-à-côte, tricycle, handbike, hippocampe… Objectif, simple : faciliter l’accès des personnes à mobilité réduite à la voie verte voisine, Passa Païs et aux chemins de trail, VTT et randonnée du massif du Caroux…

“On s’adresse à la fois aux touristes, aux curistes et aux résidents des centres, note Michel Canovas, élu au sport de la ville qui compte 2800 habitants, 13 000 curistes par an et six centres de rééducation. Handinature participe, grâce au sport, au rayonnement de notre territoire ». Le projet, qui mobilise divers acteurs des sports de nature et s’inscrit dans les trails et courses, avait bénéficié initialement d’un financement de 170 000 euros, de la ville (40%), du Feder européen (30%), de la Région (15 %) la région et du département (15%).

High Five : pour une offre plus pérenne

A Lamalou, la fédération handisport a également assuré l’an dernier une formation des accompagnants et responsables du projet, comme elle le fait depuis quatre ans dans le cadre de High Five, son programme de développement  et de diversification des offres de pratique. L’idée de ce dispositif ? Aider les clubs, comités départementaux, collectivités ou gestionnaires d’espaces naturels à structurer une offre “handisports de nature” régulière, plutôt que ponctuelle. Exemple parmi d’autres : dans le parc naturel du Vexin français, dans le Val d’Oise, la fédération a formé des accompagnateurs de randonnée pour accueillir et encadrer des personnes à mobilité réduite, déficients visuels ou auditifs…

“On progresse, se félicite Emmanuel Buchoud. L’an dernier, 39 structures proposaient une offre sportive pérenne, alors qu’en 2008, par exemple, on organisait essentiellement des découvertes ou des initiations de trois jours en milieu naturel”. Pour autant, si elle privilégie les projets de pratique régulière, la fédération Handisport ne renonce pas aux événements catalyseurs.

Pour la deuxième année consécutive, le EDF ADN Tour Handisport (soutenue par l’énergéticien) propose de fin avril à octobre dix grands de raids multisports à des participants en situation de handicap et valides, dans des paysages chaque fois somptueux. Première étape  les 30 avril et 1er mai, le parc naturel régional du marais poitevin accueillera le raid handi-valide Deux-Sèvres. “Ce sont de superbes moments de partage, poursuit le référent Sports de nature. Et des temps importants pour faire valoir le même droit à la nature, voire à la prise de risque, pour tous”.

 

Source : La Gazette des communes

 

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