1 700 femmes enceintes et leurs familles sont invitées à participer
à cette recherche majeure dédiée aux troubles du spectre de l’autisme (TSA) et plus largement aux autres troubles du neuro-développement (TND). En finançant le projet Marianne sur dix ans, la France se dote pour la première fois d’un outil permettant de répondre à la question de l’influence de l’exposome (les atteintes environnementales à la santé humaine) sur les facteurs d’incidence de l’autisme et autres troubles du neuro-développement, ainsi que sur les trajectoires de développement à long terme de ces troubles.
Madame Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie nationale autisme-TND, officialisent le lancement de la Cohorte Marianne, le mercredi 29 mars 2023.
Selon les évaluations scientifiques les plus récentes, le taux de prévalence des TND est estimé à un enfant sur six (soit environ 120 000 naissances par an en France) et celui des TSA entre 1% et 2% des naissances. Ces chiffres ont augmenté au cours des dernières décennies et les progrès en matière de dépistage n’expliquent qu’en partie cette augmentation. Si la génétique représente un des facteurs établis des causes de l’autisme, les données scientifiques suggèrent que les TSA et les TND sont des troubles ayant des origines multiples, ce qui soulève un certain nombre de questions concernant l’influence des facteurs biologiques et environnementaux dans leur apparition (contaminants chimiques, médicaments, pesticides, etc.).
La Cohorte a ainsi pour ambition de :
- Comprendre les facteurs environnementaux et biologiques contribuant à l’apparition de difficultés de développement chez l’enfant
- Définir des mesures de prévention en santé environnementale ;
- Améliorer l’accompagnement des enfants ayant des troubles du développement et du spectre de l'autisme.
La Cohorte suivra pendant six ans deux types de familles. D’une part, 1 200 femmes enceintes ayant déjà un ou plusieurs enfants autistes et d’autre part, 500 femmes ayant eu un ou plusieurs enfants sans difficulté de développement.
Ces 1 700 familles feront l’objet d’un suivi singulier, anonyme et confidentiel pendant six ans, autour de plusieurs actions :
- Des rendez-vous réguliers avec des professionnels du médico-social (en téléconsultation ou par téléphone) ;
- Des questionnaires à remplir (en ligne ou par papier) ;
- Un suivi du développement du bébé ou de l’enfant par un psychologue ;
- Des prélèvements biologiques (sur la base du volontariat).
Pour Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées :
« Marianne constitue une première en Europe. Cette cohorte prénatale est susceptible d’apporter des réponses concrètes concernant le rôle de l’environnement dans l’apparition des troubles du neuro-développement et du spectre de l’autisme. En finançant ce projet de recherche, à hauteur de 6 millions d’euros, le Gouvernement dote la France d’un outil d’expertise essentiel dans la détection et le repérage précoces de ces troubles. Ses résultats ouvriront, je l’espère, de nouvelles voies dans la prévention et l’accompagnement des naissances à venir. J’adresse toutes mes félicitations aux scientifiques et à l’ensemble des acteurs engagés dans ce projet. »
Pour participer à la Cohorte
- Consulter le site internet : www.cohorte-marianne.org et remplir le questionnaire.
- Téléphoner au 04.67.33.85.39 pour échanger avec une sage-femme formée qui répondra à toutes les questions et validera l’inscription dans la Cohorte.
La Cohorte Marianne fait partie intégrante de la stratégie nationale autisme-TND. Elle est financée à hauteur de 6 millions d’euros par le Gouvernement via l’Agence nationale de la recherche (ANR) au titre du plan France 2030. De multiples partenaires sont associés au projet afin d’assurer le recrutement et le suivi des familles : l’Inserm, les maternités, la CNAM, la CNAF, les professionnels de la petite enfance et les associations de familles. Le projet est coordonné par le Pr. Amaria Baghdadli, responsable du Centre d’excellence sur l’autisme et les troubles du neuro-développement - CeAND au CHU et Université de Montpellier et chercheuse au Centre de recherche en Épidémiologie et Santé des Populations (CESP) de l’Inserm, et par le Dr. Marie-Christine Picot, responsable de l’Unité de recherche Clinique et Épidémiologie au sein du CHU de Montpellier, chercheuse associée (CESP) de l’Inserm,. Leurs travaux respectifs sont reconnus à l’international dans les domaines de l’autisme et des cohortes épidémiologiques en santé.
C'est une étude multirégionale qui bénéficie du soutien de six CHU : le CHU de Montpellier, de Lille, le Centre hospitalier Le Vinatier de Lyon, le CHU de Rouen, Saint-Étienne et celui de Toulouse.
Pour plus d’informations sur la stratégie nationale autisme au sein des troubles du neuro-développement : autisme-tnd.gouv.fr
"Source : handicap.gouv.fr"