Aux personnes atteintes de déficience mentale.
Les critères d’accès à la prestation de compensation du handicap (PCH) vont être élargis pour permettre aux personnes en situation de handicap psychique ou mental de bénéficier de l’aide humaine. Une expérimentation va être menée dans trois départements.
Après l’ouverture aux parents handicapés, la prestation de compensation du handicap (PCH) va être élargie aux personnes présentant un handicap psychique, mental, cognitif ou avec un trouble du neuro-développement. Elles pourront bientôt bénéficier d’une aide humaine pour effectuer certains actes de la vie quotidienne comme faire leurs courses ou effectuer des démarches administratives, a annoncé ce mardi 5 octobre les services de la secrétaire d’État chargée du handicap, Sophie Cluzel, dans un communiqué.
Une inadaptation des critères d'attribution au handicap psychique
Créée en 2006, la PCH est une aide financière versée par le département qui permet la prise en charge de certaines dépenses liées à la perte d’autonomie : le recours à une auxiliaire de vie pour la toilette et les repas, l’aménagement du logement ou du véhicule, l’achat d’un fauteuil roulant ou encore les frais d’aménagement du véhicule et les frais de transport. Mais à l’heure actuelle, de nombreuses personnes en situation de handicap mental sont exclues de cette aide du fait de l’inadaptation des critères d’attribution.
Pour percevoir la PCH, il faut en effet que la personne handicapée soit dans l’incapacité d’effectuer seule une activité quotidienne essentielle comme se laver, s’habiller ou se déplacer dans son logement ou éprouve de grandes difficultés pour en en réaliser au moins deux. Et cela de façon définitive ou sur une durée d'un an minimum. Or, de nombreuses personnes porteuses d’un handicap psychique ne sont pas entravées pour ces gestes quotidiens mais pour d’autres démarches – prendre le bus, planifier des activités, aller chez le médecin – qui sont absentes de la PCH.
Élargissement des critères d'attribution
Pour y remédier et répondre à une attente des personnes concernées et de leurs familles, des travaux ont été menés pendant plus d’un an avec les associations représentatives (Unafam, Unapei, Autisme France et TDAH France), sous l'égide du Dr Leguay. Ils ont conduit à la remise d'un rapport au mois de juillet 2021 proposant de faire évoluer les textes réglementaires.
Les critères d’attribution de la PCH vont ainsi être élargis. L’aide humaine pourra être octroyée si la personne n’est pas autonome pour « prendre soin de sa santé », « gérer son stress face à l’imprévu » ou si elle a besoin de soutien à son « autonomie globale ». « Il nous fallait répondre ainsi aux attentes légitimes exprimées par les associations et les personnes pour faire cesser une discrimination dans l’accès aux droits », a déclaré Sophie Cluzel.
Une période de test dans trois départements
Ces nouveaux critères vont d’abord être testés en conditions réelles dans trois départements – les Ardennes, la Gironde et les Vosges – avant une possible généralisation sur l’ensemble du territoire en février 2022.
Le but est de vérifier si les critères répondent bien « aux aspirations et aux besoins des personnes » et d’évaluer le coût supplémentaire de cette réforme pour les conseils départementaux.
Source : Dossier Familial