Depuis le 1er janvier 2021, la prestation de compensation du handicap (PCH) a été élargie aux actes liés à la parentalité.
Un nouveau droit encore peu connu qui exclut trop de parents en situation de handicap, selon l’association APF France handicap.
Depuis le 1er janvier, les parents en situation de handicap bénéficiaires du volet « aides humaines » de la prestation de compensation du handicap (PCH) peuvent demander une PCH parentalité afin de couvrir les besoins d’aides humaines et matérielles nécessaires pour élever leurs enfants jusqu’à l’âge de 7 ans. Trois mois après sa mise en place, l’association APF France handicap tire un premier bilan mitigé de la mise en œuvre de cette nouvelle prestation. Les premiers résultats d’une enquête* menée depuis mi-février auprès de parents handicapés montrent que ce nouveau droit reste « peu connu, ouvert à trop peu de personnes et ne répond pas aux besoins des parents ».
Trop de parents exclus de la PCH parentalité
Parmi les 94 répondants au questionnaire à la date du 30 mars, 97,9 % ne bénéficient pas de la PCH parentalité et 67 % ne connaissent pas cette nouvelle aide. 61,7 % ne sont d’ailleurs pas éligibles à la prestation puisqu’ils ne sont pas éligibles à la PCH « aide humaine ». Enfin, parmi ceux qui l’ont demandée, 67 % estiment que cette prestation ne semble pas répondre à leurs besoins.
Ces premiers résultats rejoignent largement les remarques déjà formulées par APF France handicap. Selon l’association, les conditions d’attribution sont trop restrictives. La PCH parentalité, qui se compose d’un forfait mensuel pour le financement d’aide humaine et d'un forfait ponctuel pour le financement d’aides techniques, exclut « une large partie des parents en situation de handicap : les parents qui ne sont pas éligibles à la PCH aide humaine, les parents titulaires d’autres prestations (Allocation compensatrice pour tierce personne, Majoration pour tierce personne, etc.), ceux qui ont plusieurs enfants et même des jumeaux (un seul forfait aide humaine accordé), ceux qui ont des enfants de plus de 7 ans, ceux qui ont des besoins en aide humaine supérieure » à ce que prévoit le forfait. L’association note également que « les conditions d’accès pour les parents adoptants et pour les parents dont les enfants [sont confiés au service de l’aide sociale à l’enfance] restent à définir ».
Une aide encore méconnue
Concernant les retours des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), chargées d’instruire les demandes, elles font part d’un manque d’informations et d’outils adaptés permettant la mise en œuvre de ce nouveau droit. De leur côté, les Conseils départementaux, chargés de verser l’aide, indiquent, « dans leur très grande majorité, ne pas connaître la mesure et font part de leurs inquiétudes quant à son financement », indique l’association. APF France handicap compte poursuivre son enquête tout au long de l’année. Les parents qui le souhaitent peuvent répondre au questionnaire en ligne.
*Les 94 parents qui ont répondu au questionnaire de l’association APF France handicap sont majoritairement des femmes (75,5 %) âgées de 25 à 45 ans (58 %) en situation de handicaps moteurs et/ou polyhandicaps (87 %) et en couple (54,3 %).
Source : Dossier familial