Un milliard de personnes, âgées, malades, ou en situation de handicap dans le monde
n’ont pas accès aux aides techniques dont elles auraient besoin. Un constat accablant que révèle le rapport mondial sur les technologies d’assistance, publié le 16 mai par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Unicef. Ces deux organisations formulent des recommandations.
Disposer d’un fauteuil roulant, d’un déambulateur, d’une orthèse, d’un appareil auditif, de barres d’appui, d’une appli d’aide à la communication, d’un logiciel adapté… : c’est la base, pour vivre avec son handicap. Pourtant, sur les 2,5 milliards de personnes en ayant besoin dans le monde (personnes en situation de handicap, personnes âgées, malades), un milliard n’y a pas accès. Cette estimation de l’OMS et de l’Unicef figure dans leur récent rapport mondial sur les technologies d'assistance.
Le coût des aides techniques, premier frein
Sans surprise, l’accès à ces technologies va de 3 % dans les pays les plus pauvres à 90 % dans les pays riches. Et parmi ceux qui en bénéficient, deux-tiers déclarent les payer de leurs propres deniers. Le coût des aides techniques est, en effet, le premier frein identifié.
Mais d’autres facteurs pèsent également, comme le manque de sensibilisation à leur nécessité (pour les aides à la communication, par exemple), leur accès géographique limité, le manque de personnel formé ou le cloisonnement des filières et publics.
Pourtant, « les technologies d’assistance changent la vie », rappelle le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Refuser aux gens l’accès à ces outils n’est pas seulement une atteinte aux droits de l’homme, c’est aussi un manque de vision économique. Nous appelons tous les pays à financer et à privilégier l’accès aux technologies d’assistance et à donner à chacun une chance de vivre à la hauteur de son potentiel », poursuit-il.
Le fruit d'une résolution de l'OMS
Ce rapport mondial d’une centaine de pages est une première. Un des fruits d’une résolution votée en mai 2018
par les États membres de l’OMS : “Améliorer l’accès aux technologies d’assistance”. Il repose sur plusieurs questionnaires de l’OMS auxquels ont répondu au total soixante-dix États.
Le rapport dresse des recommandations. Notamment ce point souvent négligé : considérer les utilisateurs et leurs familles comme des partenaires, de la conception à l’évaluation de ces technologies, et non comme des bénéficiaires passifs de services. Cela passe notamment par la formation à des réparations et adaptations simples.
Source : Faireface " Élise Descamps